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Investir en bourse en tant que musulman

Investir en bourse en tant musulman

bourse en tant que musulman

Comment investir en bourse en tant que musulman? Investir en bourse fascine de plus en plus de gens séduits par la possibilité de générer des revenus complémentaires sur le long terme. Cependant, de nombreux musulmans hésitent à se lancer, craignant que cette pratique soit incompatible avec leur foi. L’islam encadre en effet très strictement les transactions financières, interdisant nombre de mécanismes courants des marchés modernes.

Pourtant, à y regarder de plus près, l’investissement en bourse n’est pas fondamentalement incompatible avec les principes de la finance islamique. En optant pour des placements adéquats, en évitant certains écueils, et en respectant quelques règles essentielles, les musulmans peuvent tout à fait investir en bourse en restant fidèles à leur éthique religieuse. C’est parti !!

Les bases de l’investissement en bourse

L’investissement en bourse consiste à acheter des actifs comme des actions, des obligations ou d’autres actifs financiers dans l’objectif de générer des profits à long terme. En détenant des actions d’une entreprise, vous devenez actionnaire et avez droit à une partie des bénéfices sous forme de dividendes. Vous misez aussi sur l’augmentation de la valeur de l’action à la revente. C’est aussi simple comme ça.

Les principaux marchés boursiers comme le NASDAQ ou le CAC 40 permettent d’investir dans des centaines d’entreprises cotées en bourse. Il est possible d’acheter des actions directement ou via des fonds communs de placement.

Les règles de la finance islamique

Investir en bourse en tant musulman signifie respecter la charia. En fait, la finance islamique repose sur les principes de la charia. L’investisseur musulman doit impérativement respecter ces règles dans le choix de ses placements. Certaines pratiques courantes en finance conventionnelle sont interdites:

✔️ Le riba

Le riba est l’un des interdits fondamentaux en finance islamique. D’après les textes sacrés du Coran, toute forme d’intérêt ou d’usure est strictement prohibée pour les musulmans. Le terme de riba désigne tout revenu, gain ou rente obtenu d’un prêt d’argent, en contrepartie du temps écoulé. Concrètement, cela inclut les intérêts perçus sur un compte d’épargne, les intérêts payés sur un crédit bancaire, mais aussi les intérêts composés qui augmentent avec le temps.

Les obligations classiques, qui rapportent des coupons d’intérêts fixes, sont ainsi interdites pour un musulman pratiquant. Seules les obligations islamiques (sukuk) conformes à la charia sont autorisées, car elles ne versent pas d’intérêts illicites. De même, il est interdit d’investir dans des institutions financières conventionnelles qui réalisent des prêts avec intérêt. Banques, assurances et bureaux de crédit sont à proscrire.

✔️ Le gharar

Si vous souhaitez investir en bourse, vous devrez éviter le gharar. Le gharar désigne l’incertitude et l’aléa excessifs dans les transactions financières. En finance islamique, le gharar est prohibé car il introduit de l’injustice et de la spéculation. Plus précisément, le gharar recouvre différentes notions :

Pour respecter l’interdiction du gharar, les contrats financiers islamiques doivent être parfaitement transparents, compréhensibles par toutes les parties, et porter sur des actifs réels et identifiés. Concernant l’investissement en bourse, le concept de gharar encourage donc à investir de manière responsable, en évitant les prises de risques démesurées. Il incite également à préférer l’économie réelle à la spéculation financière.

✔️ Les investissements illicites

Vous devrez également penser aux actifs tangibles si vous souhaitez investir en bourse. La finance islamique interdit formellement les investissements dans certains secteurs d’activité jugés illicites et contraires à l’éthique. Les sources scripturaires prohibent clairement les domaines liés à l’alcool, aux jeux d’argent, à la pornographie, ou encore aux métiers de la finance spéculative.

Concrètement, il est interdit pour un musulman d’investir dans des entreprises liées à la production ou à la distribution de boissons alcoolisées. Les fabricants de bières, vins et spiritueux sont à proscrire. Les casinos et autres établissements de jeux d’argent et de paris sont également à éviter. Il en est de même pour les industries du divertissement pour adultes, comme la production de films pornographiques, sont considérées comme haram. Il en va de même pour l’industrie de l’armement, en particulier les armes controversées.

✔️ La spéculation

La spéculation effrénée est prohibée en finance islamique car elle est considérée comme un jeu de hasard interdit (maysir). En effet, réaliser des opérations financières uniquement dans le but de profiter de fluctuations de prix à très court terme est vu comme un pari risqué et immoral. Ce type de spéculation pure est assimilée à du gambling, et ne participe pas à l’économie réelle. Les textes religieux condamnent ces pratiques de recherche exclusive et démesurée du profit.

Ils prônent un investissement sain et éthique, où l’investisseur partage réellement les risques et participe à la création de valeur. Ainsi, pour être licite, un placement en bourse se doit d’être un investissement responsable sur le long terme, et non une succession de paris hasardeux sans lien avec l’activité de l’entreprise.

Quels actifs privilégié ?

Toutes les entreprises et tous les secteurs ne sont pas autorisés pour l’investisseur musulman. Investir en bourse est donc règlementé. Pour investir en bourse tout en respectant les principes de la finance islamique, certains actifs sont à privilégier par le musulman.

Tout d’abord, optez pour des actions ayant un faible endettement et générant une part minoritaire de leurs revenus via des intérêts. Filter également les secteurs prohibés (alcool, tabac…). Vous pouvez également vous tourner vers les sukuks, équivalent islamique des obligations, adossées à des actifs tangibles et des flux de trésorerie réels plutôt que de purs intérêts financiers.

Enfin, pour plus de facilité, orientez vous vers les fonds indiciels cotés répliquant des indices boursiers islamiques. Le filtrage des valeurs non conformes à la charia est déjà effectué. Avec ces lignes directrices, vous investirez en bourse l’esprit léger et en plein accord avec vos principes religieux. Investir dans des biens immobiliers pour en tirer des loyers est autorisé. Attention cependant aux prêts avec intérêt. L’investissement immobilier est donc un bon moyen d’investir en bourse en tant que musulman.

Les indices boursiers islamiques

Ces indices reposant sur des filtres éthiques et moraux rencontrent un intérêt grandissant de la part des investisseurs, musulmans mais aussi non-musulmans, séduits par cette finance plus vertueuse. Concrètement, la méthodologie de filtrage pour composer ces indices varie mais repose généralement sur l’exclusion sectorielle et sur des ratios financiers.

L’exclusion sectorielle permet de retirer d’emblée les entreprises impliquées dans des activités illicites (jeux d’argent, alcool, tabac…) ou jugées néfastes pour la société (armements). Les ratios financiers mesurent le niveau d’endettement et la part des revenus provenant d’intérêts financiers. Les sociétés trop endettées ou aux revenus majoritairement issus d’intérêts sont également écartées.

Grâce à ce double filtrage, les indices islamiques répliquent la performance de marchés globaux en singeant leur composition, mais sans les éléments incompatibles avec l’éthique islamique en matière de placements.

Choisir un courtier en ligne halal

Pour trader des actions en accord avec les principes de la finance islamique, il est recommandé pour un musulman de passer par un courtier en ligne labellisé “halal“. Un tel statut certifie que le courtier offre des comptes et services conformes aux préceptes de la charia : pas de transactions impliquant le ribâ (intérêt), exclusion des entreprises haram (non conformes)…

Par exemple, le courtier en ligne Dubaï First propose des comptes d’investissement certifiés islamiques avec filtrage des titres financiers selon des critères extra-financiers éthiques. Sa certification implique aussi une politique de dons annuels conforme à la zakat et autres vérifications. L’avantage d’un tel broker spécialisé est de simplifier l’investissement boursier d’un particulier musulman grâce à une présélection des titres compatibles avec sa morale religieuse. Un confort non négligeable pour se concentrer sereinement sur la gestion de ses positions en actions !

Pour investir en bourse directement, il vous faudra passer par une plateforme de courtage en ligne. Certaines sont plus respectueuses des principes islamiques:

Assurez-vous de choisir un courtier fiable, transparent, et proposant uniquement des investissements licites.

Les cryptomonnaies

La relation entre la cryptomonnaie et la finance islamique peut aussi être appréhendée sous l’angle des échanges. La cryptomonnaie fonctionne comme un moyen d’échange à travers le monde. Cela signifie qu’il peut opérer dans des environnements juridiquement divers et imprévisibles, ce qui le rend souvent plus accessible que les options financières traditionnelles.

Bien que vulnérables aux changements du marché, les pièces cryptographiques telles que Bitcoin et Ethereum sont considérées comme un moyen d’échange légitime. Ils sont disponibles pour une utilisation dans les transactions et le commerce.

bourse en tant que musulman

Le développement de directives de cryptomonnaie conformes à la charia offre aux musulmans la possibilité d’investissements éthiques. D’un point de vue financier, les organisations caritatives islamiques pourraient bénéficier énormément de la Zakat et d’autres dons grâce à l’investissement et au commerce de la cryptographie. De nombreuses banques et établissements financiers dans le monde reconnaissent la crypto comme un moyen d’échange financièrement viable. Ce qui permet aux investisseurs de continuer plus facilement à échanger, acheter et vendre de la crypto-monnaie.

Pour ce qui est de savoir si les contrats relatifs à la cryptographie sont conformes à la charia, étant donné que les relations contractuelles dans la cryptographie sont basées sur des contrats intelligents utilisant la technologie blockchain, cela signifie que le processus peut être rendu de plus en plus sécurisé et automatisé. Cela réduit non seulement les complexités administratives, la confusion et les erreurs. Les crypto-monnaies participatives et basées sur le partage ont un projet plus conforme à l’éthique islamique.

Zakat et investissement

La zakat est l’aumône obligatoire en islam. Elle s’élève généralement à 2.5% des revenus et de l’épargne. La plupart des savants s’accordent pour dire que la zakat s’applique aussi aux investissements.

Cette règle de purification s’applique aussi aux bénéfices générés par des investissements financiers. Certains oulémas préconisent même de verser la zakat sur chaque plus-value significative réalisée suite à la vente d’une action, sans attendre l’échéance annuelle. S’acquitter de cet impôt religieux permet de sanctifier son capital financier, de le purger de son caractère parfois égoïste et spéculatif. La zakat incarne un acte de partage et de solidarité envers les plus faibles.

Fatwas sur l’investissement en bourse

L’investissement dans les marchés financiers et la bourse soulève des questionnements pour un musulman souhaitant aligner ses placements avec les principes de la finance islamique. Aussi, de nombreux oulémas se sont prononcés sur le sujet à travers diverses fatwas. Si certains savants se montrent très réservés envers la bourse et ses dérives spéculatives potentielles, la majorité y voient une activité économique licite sous certaines conditions. Ainsi, le Conseil Européen de la Fatwa et de la Recherche considère l’investissement en actions comme globalement halal.

Parmi les principales recommandations émises dans ces fatwas, on retrouve la nécessité de choisir une entreprises éthiques, le filtrage des secteurs illicites (alcool, armements…), l’exclusion des mécanismes reposant sur l’intérêt usuraire, ou encore l’obligation de prélever la zakat sur les dividendes et profits. Si ces précautions sont respectées, l’investissement en bourse peut donc être validé et encouragé. Certains y voient même le moyen de dynamiser l’économie réelle et d’y introduire davantage de moralisation grâce à l’influence des investisseurs musulmans. Une participation aux AG et votes d’actionnaires est d’ailleurs recommandée.

En conclusion

En conclusion, il est tout à fait possible pour un musulman pratiquant d’investir en bourse tout en respectant les principes et l’éthique de l’islam. Bien que certains aspects de la finance moderne soient incompatibles avec la charia, de nombreuses options s’offrent à l’investisseur averti. En optant pour des actions et des fonds filtrés conformes à la charia, en évitant le riba sous toutes ses formes, en se méfiant de la spéculation, et en payant scrupuleusement sa zakat, tout musulman peut générer des revenus halal en bourse.

Certes, cela demande plus de recherches qu’un investissement classique pour sélectionner des actifs adéquats et licites. Mais l’effort en vaut la peine pour avoir l’esprit tranquille et ne pas contrevenir à ses croyances religieuses.

Dans cet article, Finance de Demain comme toujours fait le tour d’horizon pour vous donner son point de vue sur comment investir en bourse en tant que Musulman. Mais avant de vous laisser, voici comment investir en immobilier pas à pas.

FAQ

Q: L’investissement en bourse est-il autorisé par l’islam?

R: Oui, l’investissement est globalement autorisé tant qu’il respecte les principes de la finance islamique: pas d’intérêts ni de spéculation, investissement dans l’économie réelle.

Q: Quels critères pour sélectionner des actions halal?

R: Il faut analyser l’activité de l’entreprise et s’assurer qu’elle ne génère pas l’essentiel de son CA dans le secteur de l’alcool, du tabac, de l’armement, de la pornographie etc.

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